Stress et pensées négatives : l’astuce pour déjouer ton cerveau

Essayez de vous fixer cette tâche : ne pas penser à un ours blanc, et vous verrez que vous y penserez à chaque instant.

Citation de Dostoïevski, dans ses Notes d’hiver sur impressions d’été.

En 1987, Daniel Wegner, psychologue social américain, découvre la citation de Dostoïevski et décide de tester sa véracité.

Il demande à un premier groupe d’étudiants, le groupe A, de se concentrer sur autre chose qu’un ours blanc pendant cinq minutes, en appuyant sur une sonnette chaque fois qu’ils pensent à un ours blanc. Par la suite, il demande à ce groupe de penser intentionnellement à un ours blanc et d’effectuer les mêmes tâches.

Un groupe de comparaison, le groupe B, est invité à penser à un ours blanc pendant les dix minutes entières.

Cette étude a démontré que non seulement le premier groupe, le groupe A, était incapable de supprimer la pensée des ours blancs pendant les cinq premières minutes, mais ce groupe pensait encore plus aux ours blancs durant les cinq dernières minutes que le groupe qui n’a pas essayé de supprimer la pensée. 

Quelques années plus tard, Jennifer Borton, professeur de psychologie du College Hamilton de New York, décide de poursuivre l’expérience et mène sa propre étude avec sa collègue, Elisabeth Casey : elles demandent à un groupe d’identifier la pensée la plus déplaisante qu’ils entretiennent à propos d’eux-même.

Le groupe est ensuite divisé en deux sous-groupes. Le groupe A doit chasser cette pensée de son esprit durant onze jours. Le groupe B ne reçoit aucune consigne particulière. Tous les soirs durant onze jours, chaque personne des groupes A et B doit noter la fréquence de cette pensée déplaisante, leur humeur, leur niveau d’anxiété et d’estime de soi.

Au final, les chercheuses ont découvert que les membres du groupe A finissaient par penser plus souvent à la pensée négative qu’ils tentaient de chasser, et qu’ils se décrivaient comme plus anxieux et moins confiants.

Les deux études présentées ci-haut ont démontré que tenter de supprimer la pensée crée la préoccupation même contre laquelle elle est dirigée, en plus de créer une baisse d’estime de soi et d’affecter l’humeur.

Que pourrait-on retirer de cette expérience, en lien avec la performance?

L’astuce pour déjouer ton cerveau

En préparation pour une performance, nous pourrions avoir tendance à nous dire qu’il ne faut surtout pas avoir de pensées négatives, à essayer de ne pas penser aux problèmes ou aux erreurs qui pourraient survenir, ou encore à tenter de ne pas penser au stress.

Or… cette stratégie pourrait ne pas être la plus optimale!

Notre cerveau retient le sujet ou l’objet de nos pensées, mais pas la signification ou l’intention qui se trouve derrière. Donc, lorsque nous pensons à ne pas avoir des pensées négatives, le sujet est “les pensées négatives” ; c’est donc ce vers quoi nous allons naturellement porter notre attention. Il en est de même pour le sujet du stress, des problèmes ou des erreurs.

Sachant cela, deux attitudes pourraient nous permettre de réduire le stress et les pensées négatives :

  1. Au lieu de nommer la peur ou ce que nous cherchons à éviter, nous pouvons remplacer cette pensée en nommant notre désir et ce que nous voulons accomplir.

2. Quand une pensée négative surgit, nous pouvons l’accueillir sans juger, se critiquer ou tenter de la combattre, sachant que si on ne la nourrit pas de notre attention, elle s’estompera et disparaîtra bientôt d’elle-même. (Tu peux lire cet article à ce propos.)

S’entraîner pour reprogrammer notre cerveau

Cette semaine, je t’invite à porter attention à la façon dont tu formules tes phrases et tes pensées. As-tu plutôt tendance à nommer tes peurs et ce que tu veux éviter, ou à nommer tes désirs et ce que tu veux réaliser?

Si tu t’aperçois que tu nommes plus souvent tes peurs que tes désirs, l’antidote est de déterminer clairement, spécifiquement et consciemment ce que tu veux. Ça semble simple, mais si cette tendance à focaliser sur ce que tu veux éviter est très ancrée en toi, il est possible que tu n’aies pas développé le super pouvoir d’identifier tes désirs et ce que tu souhaites accomplir!

Voici quelques exemples :

Au lieu de tenter d’éviter d’être stressé(e)… peux-tu décrire ce que tu voudrais ressentir?

Au lieu de penser à éviter les problèmes et les imprévus… peux-tu décrire comment tu aimerais que se déroule ton expérience?

Au lieu de chercher à éviter de te tromper ou de commettre des erreurs… peux-tu décrire comment tu voudrais performer?

Avec cet exercice, tu prends conscience de ton discours intérieur et tu apprends à l’ajuster pour utiliser les mots qui décrivent ce que tu veux obtenir.

Par exemple, par opposition à éviter le stress, tu pourrais choisir et ressentir la confiance. Puis, tu pourrais focaliser ton attention sur ta respiration, inspirer le calme et, à chaque expiration, le laisser se propager en toi.

Bonne réflexion,

Guylaine

P.S. Si tu aimerais aller plus loin sur le thème de la gestion du stress, je t’invite à télécharger mon ebook gratuit dans lequel je t’offre trois clés pour réduire ton stress et performer en confiance sous la pression.

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